Le coût élevé des locaux, le développement de nouveaux outils de communication, la recherche d’horaires décalées et d’une vie plus confortable font la part belle au télétravail. Quelles sont les obligations et les conseils d’organisation ?
Télétravail : ce que dit la loi
Le télétravail, c’est une forme de liberté de travailler autrement. Oui mais une liberté encadrée ! En effet, certaines règles doivent être respectées, par l’employeur et l’employé.
Pour favoriser le « travail 3.0 », ces contraintes sont allégées car le but est de simplifier au maximum les procédures et la mise en place du télétravail à domicile ou dans des « télécentres ».
- Qui peut en profiter ?
- Sur quels lieux ?
- Comment procéder à la mise en place du télétravail ?
- Comment contrôler le temps de travail ?
- Quelles sont les garanties du télétravailleur ?
Découvrez les réponses à ces questions et bien d’autres informations utiles dans la rubrique dédiée au télétravail dans le secteur privé du site internet du Service Public.
Où en est le télétravail en France… et ailleurs ?
LBMG Worklabs, Neo-nomade, Openscop et Zevillage, ont publié il y a quelques mois un livre blanc aux conclusions édifiantes concernant le télétravail :
- Près de 17% des Français télétravaillent. C’est donc, contrairement aux idées reçues, une pratique assez développée au sein de nos entreprises. À titre de comparaison, dans les pays scandinaves, à la pointe du télétravail en Europe, ce chiffre est de 25%.
- Près de 50% des entreprises du CAC 40 ont mis en place des accords formalisés avec leurs salariés pour organiser le travail à distance.
- 78% des chefs d’entreprise interrogés doutaient de l’efficacité du télétravail avant de l’adopter dans leur structure. Ils n’étaient plus que 41% après l’avoir pratiqué.
- Dans les entreprises « passées » au télétravail, on constate une baisse de 20% de l’absentéisme.
- Qui dit télétravail dit économies en termes de taille de locaux : 30% d’économie en moyenne réalisées sur les loyers !
Les avantages… et désavantages du télétravail
Le télétravail a le vent en poupe et l’on comprend pourquoi. Cependant, il a aussi ses défauts :
Les « plus » :
- Amélioration des conditions de travail : finis les open-space stressants et toutes les perturbations liées au « fourmillement » de l’entreprise. Résultat : une meilleure concentration et une augmentation de la productivité, généralement évaluée à… plus de 20% ! L’impact sur la satisfaction client est évident. Et déterminant.
- Un rebond de la motivation : le salarié perçoit le télétravail comme un avantage octroyé par son chef d’entreprise. Il est par conséquent dans une posture psychologique de « gratitude ». Cela se traduit par une implication plus forte.
- Une amélioration de la gestion vis professionnelle/vie personnelle : on jongle plus facilement avec les contraintes, on s’organise mieux (les enfants à l’école, les courses, les visites chez le médecin…). Au final, ce bien-être rejaillit sur la qualité du travail.
- Des salariés plus autonomes, plus responsables : accorder à un collaborateur des jours de télétravail est une preuve de confiance. Le salarié traduit cette reconnaissance de ses compétences par un investissement décuplé et des performances supérieures.
- Un gain de temps de travail : pas de transport… moins de stress et donc une qualité de travail rehaussée. Cela ne signifie pas forcément travailler plus, mais travailler mieux, certainement !
- Pour le chef d’entreprise, c’est une solution souple et flexible par excellence. Pour le salarié aussi. Tous deux peuvent s’organiser au mieux en période d’activité faible ou forte.
- Un facteur de fidélité et un vrai « atout-séduction » : c’est prouvé, on reste généralement plus longtemps dans une entreprise qui propose du télétravail. Et à l’embauche, la « carotte télétravail » est un plus qui permet souvent de faire la différence. Et de s’attirer par conséquent les meilleurs profils.
Les « moins » :
- Pas de discipline, pas de résultats : le salarié doit être parfaitement organisé et apte à travailler chez lui. Pour certains, il n’est pas évident de se lever le matin pour se mettre au bureau, à son domicile. Du côté du chef d’entreprise aussi, un minimum de contrôle s’impose…
- Le « détachement » par rapport à l’entreprise : malgré la confiance qui lui est octroyée, un télétravailleur peut se sentir « mis à l’écart » de l’ensemble de l’organisation. D’où la nécessité d’équilibrer les périodes de télétravail et de présence en entreprise.
- La communication perturbée : rien ne vaut une réunion en face à face… impossible avec un télétravailleur. Cependant, des logiciels comme Skype ou autres système de « visioconférence » simplifiés peuvent permettre d’éviter les risques de déperdition de l’information. Et des points réguliers en entreprise sont incontournables.
- Les risques d’interférences en vie professionnelle et vie personnelle : ce qui peut constituer un avantage peut être aussi un désavantage. Par exemple, en matière de nuisances sonores ou de « dérangement » : un enfant qui pleure, fait du bruit ou « toque » à la porte toutes les 5 minutes, ce n’est pas idéal pour travailler.
Le télétravail a ses adeptes et ses « anti ». Certains secteurs s’y prêtent mieux, notamment dans le tertiaire. D’autres univers, comme l’industrie pharmaceutique par exemple, réclament une présence constante. À vous de voir quel mode de travail correspond le mieux à votre entreprise. Mais votre entreprise présente un profil compatible au télétravail, il semble intéressant de l’expérimenter et de le « panacher » avec une présence dans vos locaux.
Par François Zerhat
