
En France, les réformes liées à la santé se succèdent et il est parfois difficile de s’y retrouver. Mercer vous aide à y voir plus clair à travers son « Point de vue » consacré à une mesure en cours de négociation : le « reste à charge zéro ». Découvrez ses effets potentiels sur les 3 postes représentant près de 50 % des cotisations liées aux contrats de complémentaires santé souscrits par les entreprises : l’optique, le dentaire et l’audioprothèse.
L’optique
L’optique est le poste dont les remboursements se sont le plus améliorés au fil des années, avec notamment une amélioration des délais de remboursements grâceà la mise en place des réseaux de soins à travers l’ensemble du territoire. Cependant, les frais d’optique sont toujours considérés comme lourds pour les assurés. Ceux-ci réservent d’ailleurs un accueil mitigé au changement de fréquence du renouvellement de leur équipement. Autrefois annuelle, elle s’allonge désormais à 2 ans avant de pouvoir bénéficier des remboursements (sauf pour les enfants ou en cas de changement de vue).
Dans ce secteur, le coût des équipements a, en moyenne, baissé de près de 20 % ces dernières années grâce à la mise en place des réseaux. Le reste à charge avoisine cependant encore en moyenne 15 % de la dépense globale : c’est conséquent, surtout pour des montants élevés.
L’impact financier sur les entreprises ayant souscrit des complémentaires santé collectives devrait donc tout naturellement varier en fonction des contrats souscrits par les employeurs. Ainsi, selon le cabinet Mercer, les formules proposant des garanties « entrée de gamme » pourront voir leurs cotisations augmenter de +1.9 % à +3.2 %, tandis que les contrats plus complets dits « haut de gamme » ne subiront probablement qu’une faible hausse de cotisations.
Le dentaire
Les actes dentaires sont particulièrement variés et par conséquent, les niveaux de remboursements forcément disparates. Parmi cette variété de soins proposés, les « championnes » incontestées en matière de dépenses non remboursées sont les prothèses dentaires avec 68 % du reste à charge de l’ensemble des soins dentaires !
Dans les faits, c’est en moyenne 18 % du montant de chaque prothèse qui reste à la charge des patients. Nous sommes loin du zéro… Mais le gouvernement et les professionnels de santé sont parvenus à un compromis permettant de s’en approcher.
Ainsi, le tarif négocié des soins et des prothèses, mais aussi un effort accru du gouvernement en matière de prévention, devraient avoir des répercussions sur le niveau des remboursements.
Leur prise en charge pour les entreprises disposant de complémentaires santé aux garanties les plus basses devrait entraîner une hausse des cotisations significative, allant de + 3 % à + 5 %. Même les employeurs ayant mis en place des contrats santé collectifs « haut de gamme » devront subir le poids de ces dépenses dentaires avec près de + 1 % d’augmentation sur les cotisations (Source Mercer France).
L’audioprothèse
Aujourd’hui, l’audioprothèse est sans doute le poste de soins où le reste à charge est le plus important avec une moyenne de 600 € par adulte. Certes, cette dépense concerne peu de salariés, mais le nombre de personnes ayant besoin de ce type d’appareillage devrait croître dans les années à venir. En effet, le nombre de seniors en entreprises augmentera avec l’allongement de l’âge du départ à la retraite. L’impact sera forcément tangible sur les cotisations des mutuelles collectives souscrites par l’entreprise pour les salariés : + 0.7 % d’augmentation en moyenne, quel que soit le contrat souscrit.
En résumé, il est à prévoir une hausse conséquente de +5.6 % à 8.9 % de cotisations pour les contrats collectifs aux garanties de base et une hausse modérée de + 1.6 % globalement pour les employeurs offrant des garanties plus généreuses.
Mon guide protection sociale vous tiendra informé de l’évolution de cette mesure de premier plan et de ses impacts tangibles sur les contrats de complémentaires santé entreprises. Car, comme le souligne l’étude de Mercer « les négociations sont toujours en cours et il reste encore plusieurs inconnues quant aux modalités d’application de cette réforme. »