
Tout le monde ne sera pas d’accord avec la position du principal syndicat patronal en France, le Medef, mais il n’est pas impossible que l’on y vienne un jour. Oui, la retraite à 65 ans a peut-être de beaux jours devant elle. Ou plutôt, elle pourrait redevenir d’actualité car, contrairement aux idées reçues, elle a déjà existé chez nous. Si, si !
Retraite à 65 ans ? Les Français sont contre…
Une étude réalisée mi-2016 par l’IFOP montrait une nouvelle fois l’hostilité des Français envers le départ à la retraite à 65 ans. Ils étaient ainsi plus de 60 % opposés à ce principe. Les seuls favorables au report légal de l’âge de la retraite ? Les retraités eux-mêmes ! Près de 53 % d’entre eux y voyaient une évolution normale.
Les premiers concernés ne devraient donc pas voir d’un très bon œil les propositions du Medef qui préconise, à travers son patron Pierre Gattaz, un passage à 65 ans. Dans les plus brefs délais.
Pourquoi les patrons sont-ils pour ?
Avec notre retraite à 62 ans, nous sommes à mille lieues de l’Allemagne qui passera à 67 ans en 2029. L’âge de 70 ans est même évoqué par le gouvernement d’Angela Merkel. Au cas où vous en doutiez, nos voisins d’outre Rhin n’apprécient que très moyennement cette disposition.
En Grande-Bretagne, la retraite à 69 ans est actée depuis 2013 et le cap des 70 ans devrait très bientôt être franchi.
Soyons honnêtes : comparaison ne vaut par raison. Pour reprendre l’exemple de l’Allemagne, sa situation démographique est totalement différente de la nôtre. En effet, chez nous, le taux de fécondité autour de 2 % garantit, d’ici à 2050, un gain de population de 2 millions de personnes, quand l’Allemagne perdrait 10 millions d’habitants, hors flux migratoires.
Autre différence cruciale : selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), le taux de remplacement en France est actuellement un peu supérieur à 62 % contre 57 % au Royaume-Uni et 47 % en Allemagne. Forcément, ça influe sur le niveau des pensions…
Même si nous ne faisons jamais tout comme les autres en France, pourquoi cette « barrière psychologique » des 65 ans tient-elle encore ? Disons que c’est… culturel. Pourtant, il est cocasse de s’apercevoir que le débat sur la retraite à 65 ans date de… 1912, à une époque où l’espérance de vie avoisinait les 48 ans ! Oui, les premiers régimes de retraites, ouvriers et paysans, avaient déjà adopté la retraite à 65 ans.
Mais ce régime, que la CGT s’amusait à appeler « la retraite des morts », fut aboli dès 1912, pour être ramené à 60 ans. Aujourd’hui, le Medef veut remettre en selle ce « serpent de mer », et ce, de pour plusieurs raisons et de diverses façons :
- il y a toujours plus de retraités qui vivent plus longtemps pendant que le nombre d’actifs diminue : il serait donc logique de travailler plus longtemps. Un constat difficilement contestable…
- les régimes de retraite Agirc et Arrco présente un déficit dépassant les 3 milliards d’euros,
- selon le Medef, le financement de la retraite doit être abaissé de 30 milliards d’euros minimum pour garantir la pérennité du système. Dans ce contexte, le passage à 65 ans permettrait de multiplier les cotisations liées au travail, laissant à l’impôt le soin de financer l’assurance santé et famille,
- l’augmentation de la TVA de 20% à 21,6% permettrait de s’aligner sur la moyenne européenne. De plus, une baisse à 22 % de l’impôt sur les sociétés dont le taux à 33 % est le plus élevé d’Europe, cumulé à un plafonnement des taxes locales, contribuerait à la bonne santé à long terme de nos régimes de retraite.
Notons que le Medef prône également la mise en place de dispositifs d’épargne retraite collective généralisés, synonymes de « rémunération différée » et d’économies d’impôts pour les salariés et d’avantages fiscaux et sociaux pour l’entreprise.
Toutes ces analyses, ces données, ne sont pas des affirmations. Elles sont « juste » le reflet d’une position, celle du patronat. L’avenir nous dira si elles sont appliquées et, le cas échéant, si elles sont cohérentes.
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