L’apprentissage avait besoin d’un sérieux coup de pouce. C’est fait. Le gouvernement a pris une mesure forte en inscrivant dans le budget 2015 le versement d’une prime de 1 000 euros aux employeurs d’apprenti. Voici le détail de ce nouveau dispositif…
Une prime élargie à plus d’entreprises que prévu
Le projet initial prévoyait le versement d’une prime de 1 000 euros par apprenti pour les entreprises de moins de 50 salariés. Finalement, elle sera étendue aux organisations de moins de 250 salariés.
Cette aide, financée par les régions en échange de compensations de l’État, sera versée à l’issue des deux premiers mois durant lesquels employeurs et apprentis peuvent rompre le contrat. Elle sera également rétroactive pour les contrats d’apprentissage signés avant le 1er juillet 2014.
Pour les petites structures, inférieures à 11 salariés, ces 1 000 euros « d’aide apprentissage » s’ajoutent à une autre prime existante de 1 000 euros minimum, versée par apprenti et par année de formation passées dans l’entreprise. Une véritable aubaine pour les dirigeants… et les futurs « pros » !
Plus d’apprentis, plus d’emplois qualifiés… moins de chômage !
Cette prime d’apprentissage est valable pur 2015. Sa reconduction dépendra des conclusions de l’accord de branche concernant le pacte de responsabilité en juin 2015.
Cependant, un objectif est déjà clairement affiché par le gouvernement : passer de 415 000 apprentis en 2013 à 500 000 en 2017. Cette impulsion est vitale pour notre économie : plus les jeunes pourront exercer tôt leur métier, plus ils se professionnaliseront… et plus ils auront de chances de décrocher un emploi. Les chiffres sont éloquents : à l’issue de leur contrat d’apprentissage, 60% des apprentis trouvent un emploi en CDI. Ce n’est pas étonnant : l’apprentissage allie théorie et pratique. C’est la formation idéale !
En dehors de former des professionnels aguerris, l’aide à l’apprentissage revêt donc une importance considérable dans le cadre de la lutte contre le chômage… qui touche de plein fouet les jeunes générations.
Mais les freins à l’apprentissage restent encore nombreux en France. Même si ces primes vont dans le bon sens… et sont préférables à des hausses de la taxe d’apprentissage, les mentalités et les lois doivent évoluer.
L’apprentissage en France toujours en phase… d’apprentissage !
En France, l’apprenti est souvent perçu comme un… amateur. C’est une erreur. La plupart du temps, ces jeunes constituent une main-d’œuvre motivée, disciplinée et performante. Elle peut même constituer un apport de premier plan dans l’utilisation de nouvelles méthodes, de nouveaux outils.
Ces apprentis sont formés : ils ont accès aux dernières techniques dans leur métier… ils ont par conséquent eux-aussi un savoir à partager ! Cela doit se savoir. La perception de l’apprenti doit évoluer.
Côté rémunération aussi, un coup de pouce doit être donné. En effet, trop souvent, les salaires des apprentis s’apparentent à des dédommagements. Les abus sont légion.
Dans un contexte délicat, il est difficile de demander aux entreprises de financer en intégralité ces hausses. Aussi, le gouvernement organisera courant 2015 une concertation interprofessionnelle pour fixer les modalités de ces nouvelles rémunérations. Il sera également discuté de la lutte contre les ruptures encore trop fréquentes, trop « faciles ».
Pour finir, dans le cadre de la simplification dans les entreprises, il est envisagé une modification des procédures pour les machines dites « dangereuses » ou sur des travaux en hauteur. L’objectif est de lever certains interdits liés apprentis, tout en préservant leur intégrité physique.
Bien sûr, nous vous encourageons vivement à profiter de cette nouvelle aide à l’apprentissage. C’est un vrai geste « gagnant-gagnant » : vous profitez d’une main-d’œuvre motivée à faible coût et de l’autre côté, l’apprenti apprend grâce à vous. Et puis, c’est tellement valorisant pour les deux parties…
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Tout savoir sur la formation professionnelle et l’apprentissage…
Quelles sont les autres raisons pour employer des apprentis ? Quelles sont les aides ? Comment profiter de ces coups de pouce ? Connectez-vous sur le site du Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnel et du Dialogue social et vous saurez tout !
Par Delphine Leduc
