
Le serpent de mer du « trou de la sécu » serait-il enfin en passe d’être dompté ? Les progrès sont notables et les comptes se rééquilibrent d’années en années. Cependant, contrairement aux discours optimistes des pouvoirs publics, les déficits sont encore loin d’être totalement vaincus.
Un redressement spectaculaire des comptes !
Le Gouvernement annonce la fin du trou de la Sécurité sociale en 2017. Même si c’est aller un peu vite en besogne, comme nous le verrons plus loin, c’est en partie vrai.
En effet, le déficit du régime général (maladie, retraites, famille, accident du travail) sera ramené à 400 millions d’euros contre 3,4 milliards en 2016*. Rappelons que ce « gouffre » atteignait plus de 17 milliards d’euros en 2011. Le redressement est impressionnant et résulte d’une politique volontariste engagée depuis de nombreuses années pour mettre fin à la dérive de notre système social.
Ainsi, dès 2017, trois branches sur quatre devraient revenir à l’équilibre, avec même un excédent de plus de 1,5 milliard pour l’assurance-vieillesse. Le seul régime encore dans le rouge, à savoir l’Assurance maladie, devrait voir son déficit réduit de près de moitié.
Oui mais ces chiffres sont avant tout des annonces émanant du Ministère des Affaires Sociales. Ils masquent une réalité, certes plus rose qu’il y a quelque temps, mais toujours préoccupante…
Des déficits encore bien réels…
Dans le tableau un peu trop reluisant dépeint par les pouvoirs publics, on ne peut ignorer plusieurs points d’inquiétudes :
- En 2017, le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), chargé du versement des cotisations retraites des chômeurs et le minimum vieillesse, présentera un déficit de près de 4 milliards d’euros et son équilibre n’interviendra probablement pas avant 2020.
- Avec 2,6 milliards de déficit en 2017, l’Assurance maladie reste la branche la plus… malade.
Sur ce dernier point, les experts doutent de la capacité de l’État de réaliser, comme promis, 4 milliards d’euros d’économies. En effet, n’oublions pas que ce même État s’est engagé à honorer 700 millions d’euros de revenus dans la fonction publique hospitalière et 400 millions d’euros chez les médecins libéraux.
L’équation semble donc difficile, voire impossible à atteindre. D’où la mise en place de nombreuses mesures pour tenter de « limiter les dégâts » :
- augmentation du prix du tabac à rouler de 15 %,
- création d’une « taxe sur le chiffre d’affaires des distributeurs de tabac »,
- création d’un « fonds pour l’innovation médicale »,
- économies drastiques dans la gestion des caisses,
- accentuation de la lutte contre la fraude.
Notons enfin que les objectifs de la Sécurité sociale sont calculés sur la base d’une prévision de croissance de 1,5 % pour 2016 et 2017. Problème : l’Insee a revu 1,3 % la croissance de 2016. Voilà qui change encore la donne.
Si nous voyons le verre à moitié plein, les progrès sont immenses. Si nous percevons le verre à moitié vide, les efforts à faire pour assainir les comptes de la « sécu » le sont tout autant ! Nous vous tiendrons bien sûr informé de l’évolution de ce sujet économique crucial dans Mon Guide Protection Sociale.
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* Source : Commission des comptes de la sécurité sociale.